POMPETTE – L’alcool et les femmes

Pompette – l’alcool et les femmes

Psycho Club est une série de bandes dessinées ayant pour thème principal la santé mentale. Ces publications visent à populariser divers sujets liés à la santé mentale, tels que l’alcoolisme, l’anxiété, la dépression et les relations. Chaque publication contient une mini BD et un texte explicatif sur le thème.

ABOUT

PSYCHO

CLUB

SANTÉ MENTALE

Les maladies alcooliques

L’éthanol, présent dans l’alcool, est la substance psychoactive responsable des effets des boissons alcoolisées. Deux phases se succèdent : d’abord la désinhibition, l’excitation psychique et motrice, l’effet « pompette ». Après la sédation, on se sent lourd.e et fatigué.e. Si l’on répète ce comportement de manière régulière et excessive, il risque de s’installer une maladie alcoolique.

« Consommation excessive de boissons alcoolisées, préjudiciable à la santé mentale ou sociale du sujet, associée ou non à une dépendance psychologique ou physique à l’alcool. (DSM-IV)

La maladie alcoolique est la perte de la liberté de ne pas boire (liberté d’être sobre), accompagnée de complications médicales, psychologiques et sociales (comme la désocialisation progressive). C’est une maladie multifactorielle dans ses causes, ses manifestations et ses effets. Son développement et son évolution s’inscrivent dans un continuum avec de fortes variations individuelles. C’est une maladie physique, que subit la personne qui en souffre. L’alcool est un anxiolytique qui calme, détend et « adoucit » la charge mentale et le stress.

« Il y a alcoolisme lorsqu’un individu a perdu la liberté de s’abstenir de boire de l’alcool ». (Fouquet)

L’obsession de l’alcool (l’envie de boire), les signes de manque et l’état de manque (tremblements, sueurs) apparaissent quand on ne boit pas. L’effet de l’alcool perdant progressivement de sa force, les doses quotidiennes sont augmentées pour retrouver les effets des premières fois.

POMPETTE

Le vin, c’est bien. C’est presque comme du jus de raisin, sauf que ce n’en est pas. C’est un facteur de désirabilité sociale, c’est un objet considéré comme précieux d’un point de vue social : boire du vin plutôt que de la bière, ça fait classe. Le vin améliore notre image sociale, il nous distingue des autres. Nous buvons pour être vus, pour être acceptés par un groupe particulier auquel nous attribuons une valeur sociale positive. Le vin est un moyen d’intégration sociale, c’est un échange et un plaisir. C’est une tradition. Mais c’est aussi une dépendance.

“Les dépendants sont des “esclaves de la quantité”” (McDougall, 2011)

In other words.

Le vin et les femmes

La représentation médiatique joue un rôle important dans la formation des attitudes sociétales à l’égard des femmes qui boivent. Les médias perpétuent souvent des stéréotypes néfastes Les femmes qui boivent sont souvent dépeintes comme irresponsables, aux mœurs légères et manquant de maîtrise de soi, ce qui renforce les perceptions négatives et marginalise encore davantage celles qui luttent contre la dépendance.

En outre, les représentations médiatiques contribuent à l’existence de deux poids, deux mesures en matière de consommation d’alcool. Alors que la consommation excessive d’alcool chez les hommes est souvent normalisée et même célébrée, les femmes qui boivent beaucoup sont souvent condamnées et qualifiées de déviantes. Les femmes qui boivent, quelle que soit la situation, sont beaucoup jugées, principalement comme immorales, moins vertueuses, moins sophistiquées, moins rationnelles. Elles sont considérées comme plus ouvertes sexuellement, c’est un code social qui signifie « je bois pour être sexuellement disponible » (pour être disposée).

Même à travers l’alcool, nous voyons à quel point la culture du viol est profondément enracinée dans notre société et dans la hiérarchie sociale. En ce qui concerne l’impact social, la stigmatisation de la maladie alcoolique est encore plus prononcée lorsqu’il s’agit des femmes.

Un tabou social prédominant entoure l’alcoolisme, et la question des femmes qui boivent est souvent éludée. La société a tendance à juger sévèrement les femmes qui consomment de l’alcool, les qualifiant de moins morales, moins vertueuses, moins sophistiquées et moins rationnelles. Les stéréotypes vont encore plus loin, associant la consommation d’alcool par les femmes à une plus grande disponibilité sexuelle – reflet de la culture du viol et des hiérarchies sociales enracinées.

La société attend des femmes qu’elles s’occupent d’elles-mêmes, de leur mari, de leurs enfants et de leur foyer, ce qui renforce le jugement. Une femme qui boit perturbe l’image bien ancrée de la figure nourricière, instantanément qualifiée de mauvaise mère ou de mauvaise partenaire. Elle ne peut pas échouer dans ces rôles. Face à ces pressions sociétales, les femmes dépendantes de l’alcool sont souvent confrontées à une honte accrue, ce qui les conduit à dissimuler leur consommation, à supporter leurs difficultés en silence et à faire comme si rien de fâcheux ne s’était produit.

Les maladies alcooliques comme tabou social

La dimension sociale ajoute une autre couche de complexité. Les jugements de la société et la stigmatisation qui y est associée peuvent accentuer ces symptômes, créant des obstacles supplémentaires pour les personnes qui cherchent de l’aide. Il est essentiel de reconnaître que l’alcoolisme est un problème complexe dont les causes et les conséquences sont diverses. Ce n’est pas la faute d’une personne, mais plutôt une confluence de facteurs génétiques, environnementaux et psychologiques. Il est essentiel de comprendre cette complexité pour pouvoir intervenir et apporter un soutien efficace.

Il est essentiel de mettre fin à la stigmatisation sociale pour créer un environnement dans lequel les individus peuvent demander de l’aide sans être indûment blâmés. Reconnaître que l’alcoolisme est un ensemble de facteurs nous permet d’apporter un soutien compatissant et complet, en favorisant un espace de compréhension et d’empathie pour naviguer dans le paysage complexe des luttes liées à l’alcool.

Qu’elles sont les solutions?

Les disparités en matière de soins de santé ne font qu’aggraver les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes alcooliques. Les préjugés sexistes dans les milieux médicaux peuvent entraîner un sous-diagnostic ou un diagnostic erroné des problèmes liés à l’alcool chez les femmes, ce qui se traduit par un traitement et un soutien inadéquats.

Pour remédier à ces disparités, une solution consiste à intégrer des approches sensibles au genre dans les politiques et les pratiques de soins de santé. Il s’agit notamment de former les prestataires de soins à reconnaître et à répondre aux besoins spécifiques des femmes souffrant d’une dépendance à l’alcool et de garantir un accès équitable à des options de traitement tenant compte des spécificités de chaque sexe.

La mise en place d’environnements favorables est essentielle pour les femmes qui cherchent à se rétablir d’une dépendance à l’alcool. Il s’agit de créer des espaces sûrs où les femmes peuvent partager leurs expériences sans craindre d’être jugées ou stigmatisées. Les réseaux de soutien par les pairs peuvent également jouer un rôle crucial en apportant encouragement, validation et solidarité tout au long du processus de rétablissement.

Text and Illustration: Julia Da Costa

psycho club – Pompette – Julia da Costa

Furthermore. Also. In other words. Firstly. Secondly. Consequently. In conclusion. More other. For instance. Furthermore. Also. In other words. Firstly. Secondly. Consequently. In conclusion. More other. For instance. Furthermore. Also. In other words. Firstly. Secondly. Consequently. In conclusion. More other. For instance. Furthermore. Also. In other words. Firstly. Secondly. Consequently. In conclusion. More other. For instance.